Enquête sur la vérité après beaucoup de fautes (Note sur l’invention non-religieuse)

Une enquête sur la vérité qui provient d’une désillusion envers le religion, envers ses idioms et ses techniques, doit orienter son recherche ‘spirituel’ dans une dimension artistique. Non pas exactement comme les romantiques qui voudraient trouver en art un nouveau éclat de l’infini sans passif, mais comme un pêcheur qui est obligé d’avouer qu’il ne sais plus de quoi il est question avec les poissons.

Un tel art peut rendre accessible, par exemple, une pensée de l’Un qui n’aboutit pas à l’autosuffisance du “Je” qui mettrait l’histoire traumatique de côté, qui ignorerait les distinctions entre les gens, qui oublierait que chacun de nous s’occupe d’une psyché localisée et sans égal. Cet abaissement de prétentions éclairantes est déjà une évolution dans ce champ d’egophanie surdimensionnée que l’on observe souvent dans les enclaves qui se défendent de l’intellectualité.

Mais la dissolution du soi, formule célébre par toutes les mystiques, ne débouche pas nécessairement sur une vue englobante de soi-autre faussement guérie et qui masque la contingence d’être et de se voir, sans parler de la humilité et l’inconnaissance pour ainsi dire qui conviennent à notre demeure temporellement circonscrite.

Plus simplement, il faut traiter la dissolution du soi comme une métaphore pour le petit libération des nécessités tortus que le monde imposer sur nous irrémédiablement. Cela est d’une certaine manière le but général d’enseignment spirituel. On n’atteint pas un état élevé ou un paix que le monde ne connaisse. On est seulement un pas plus proche au sort que l’on doit saisir et ressaisir tous les jours.

Donc les idées et les modes connus de le spiritualité et de sagesse ne sont que des outils pour nôtre appropriation créatif, non pas des moules dans lesquel il faut rentrer pour la nième fois.

Les vieux formules, comme la dissolution du soi, peuvent aider à s’ouvrir nôtre éxperience à la “non-individualité” qui nous est propre, et qui est le seuil de nôtre futur toujours insu. Mais cette éxperience n’echappera jamais à s’articuler dans un medium unique ou ‘artistique’ qui n’a pas de semblable dans le religion déjà dit et formulé.

Peut-être après une longue épreuve, pendant laquelle on s’efforce de faire de compromis avec les dispositifs religieux desséchés et néanmoins jusqu’à l’écœurement échoue, le temps vient d’accepter que le (non-)individuel est tout seul à propos de cette histoire, solitaire en son extravaguance impassioné, et à fond limité aux langages et aux pensées qu’il invente sans défendeur.

Au mieux peut-on penser que, tout en se déployant cet medium, le (non-)individuel se découvre lui-meme en communication avec les autres qu’y résonnent et dans le silence de leur propres enquêtes.

*

Pour écrire en ce langue je dois utiliser le dictionnaire systematiquement. Je trouve des mots et des phrases dont je ne pense pas autrement, et je les apprends. C’est la même démarche quand je compose en anglais, bien qu’elle soit plus lente. Je laisse les mots me trouvent oui. Alor je bute sur eux autant qu’ils me buttent, c’est la seule option puisque moi je n’en croîs pas sans eux. Et en revanche, ils vivent sans moi dont les déchets n’apparaissent pas partout.

Je me souviens d’une phrase par Rene Char, “Peu importe que je sois né, tu viens visible à la place où je disparais.” Le moment de la dissolution c’est peut-être là. (Mais qui est “tu”? C’est la question de Celan. Et puis je pense au poème dans The Altar-Gray Gaze, “Token of Friendship.”)

En même temps je crains que je ne puisse pas arriver à la réponse adéquate sans parler en anglais. Comment toucher le coeur si ma langue est encore si informes?

Mais oui, je pense que le medium est l’ensemble de tout que tu as dit. C’est l’espace de lien entre matière et pensée, éxperience et séparation d’elle. C’est plus à la peau que l’on ne sauve. Il déroule en déreglement et se fortifie en volant ailleurs. Comme un dieu à l’inverse, son pivot est partout et son centre est de venu.

Le ‘ars’ se tient dans le mouvement, soit de contemplation soit de construction, qui frémit le corps au bord de son mort anticipé soudainement exteriorisé ou incarné dans une forme qui se distingue du toute vie, mais qui se retourne aussi à cette distinction dedans/dehors pour la compliquer et la dévélopper jusqu’au point qu’on ne sache d’où ou de quoi il s’agit. Nous sommes là évidemment à la limite de sens/non-sens où le langage (au minimum) ne resterait plus en lui-même. Il y est ce que Quignard nomme “une porte qui s’ouvre très loin au-delà du groupe.” Il y est un transport pour l’âme qui se garde dans le silence d’une art qu’elle doucement efflorit.

Peut-on toucher aux limites que signifie ce mouvement sans se perdre? Non, je crois.

Mais tu as raison, on n’est pas solitaire dans ce travail. Par contre on est complètement “dans” sa communication. On y entre. On vit dans cet autre côté que la forme comprise. Et en tant que le medium est partageable, ça veut dire aussi en tant qu’il est divisé sans restitution, l’autre est d’une façon déjà là depuis le commencement comme principe d’intervention de la marque ou, plus simplement, comme source de l’appel à la vie-sans-veçu. C’est parfaitement surprise.

Là ou le medium se fait permeable aux perceptions et aux pensées de l’autre, la danse de la forme avec l’informe continue, sur le soubassement d’un merci indicible, d’une reconnaissance tout à fait éclose.

En dialogue avec Marc Delevey

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